Histoire de Rancy

Plan de Rancy

Rancy

Nom de village qui demeure avec bien des questions

Plan de Rancy

Est-ce un diminutif des lieux-dits, suite à l’occupation romaine antique et où les soldats méritants juxtaposaient leurs noms avec la terminaison Y à un territoire qui leur était attribué ? Est-ce le fait que dans le massacre et incendie du 17ème siècle, le qualificatif de roussi, puis de rancy à été donné aux lieux détruits ? Le peu d’archives fiables n’apportent pas de grandes précisions.

Ce qui est certain, Rancy fût naguère un petit bourg et une petite paroisse, groupé autour d’un manoir seigneural situés entre les villages de Bantanges et Jouvençon sur cette route qui s’appelle actuellement la route des romains (le chemin du bas pour les anciens ). Route qui était depuis les très anciens temps la voie de communication qui longeait la vallée de la Seille côté est.

Eglise de Rancy

Beaucoup de seigneurs et chevaliers se sont disputé l’héritage du domaine de Rancy et de ses environs aux cours des siècles. Ci dessous en résumé les derniers en date des propriétaires de Rancy.

L’épisode relaté par tous les historiens sur Rancy est sans nul doute celui des événements de la Fronde. Rancy est entièrement pillé le 26 février 1653 par Jean Batiste Prisque de la Tour-Serville et Pouffier de Longepierre qui, rebelles au roi, ravagent le pays à la tête de 500 hommes. Courtépée raconte que le seigneur de Rancy, Charles de Thoisy, perdit plus de 50’000 écus.

Il ajoute que le curé de Rancy a consigné sur une page de son missel « le désastre a été grand qu’il n’a rien sauvé de son petit fait ». Molaise et Cuisery subissent le même sort. C’est à la suite de ces événements que Charles de Thoisy et son épouse Claudine Thorel partent s’établir à Joudes, après avoir vendu à Jacques de Berbis la seigneurerie de Rancy.

Le 11 août 1666, Jacques de Berbis, conseiller au parlement a repris le fief des seigneureries de Rancy, Molaise et port de Chevreuil (devenu Chevreux puis Chevrut au 19ème siècle et Chevreuse vers 1930). Il les avaient acquisent pour le prix de 90’000 livres et 100 Louis d’or de chaine par contrat du 22 avril 1666 par Maître Maufon, notaire à Dijon. Son blason est d’azur au chevron d’or, accompagné en point d’une brebis d’argent (en lien avec l’origine de son nom).

Eglise de Rancy

Benigne Berbis de Rancy est décédée en 1774. Son héritier Nicolas – Philippe Berbis, seigneur de Longecourt, à repris le fief et les terres avec en plus Molaise et Romain, hameaux de Huilly. Une de ses filles a épousé un De-Saint-Seine dont la famille a fait construire le château de Molaise. A la fin du 19ème siècle, les De-Saint-Seine ont quitté Huilly pour Longecours (21). Les nouveaux propriétaires sont le baron De La Serve pour Huilly alors que Mr Mazoyer devenu maire par la suite (arrière-arrière grand-père de Delphine adjointe à la mairie), exploitant agricole a acheté certaines parcelles du bas de Rancy. D’autres acheteurs dont la commune ont achetés les autres terrains.

Puis avec l’ouverture de la nouvelle route (sous Napoléon 1er) qui est la ligne routière Louhans / Cuisery actuelle, le bourg et le village de Rancy se sont tranférés sur cet axe, dans la configuration géographique de notre commune aujourd’hui.

Musée de la chaise de Rancy

Si Rancy a été longtemps un modeste village d’agriculteurs, le formidable essor, que fût avec la sédentarisation de quelques compagnons tourneurs-chaisiers, la fabrication, puis l’industrie de la chaise, à partir du 19ème siècle, avec également toutes les entreprises commerçantes de service qui se créèrent dans cette même période, ont donné à la commune son renom de la capitale de la chaise, et de pôle économique dans la région.

A présent, malheureusement bien des ateliers se sont arrêtés faute de successeurs et de repreneurs, et la dure et impitoyable concurrence mondiale ont fait que cette activité s’est pratiquement perdue. Toute la spécificité du travail de la chaise se trouve maintenant mis en valeur et en mémoire à l’écomusée de la chaise et des pailleuses. Ecomusée qui est actuellement fermé en attendant son transfert au moulin de Montjay.

Mais Rancy malgré cette difficile période commerciale n’est pas abattue, ni KO puisqu’actuellement sont en activité une trentaine d’entreprises et micro-entreprises, un commerce et deux exploitations agricoles, un groupe scolaire de 3 classes, une agence postale, une dizaine d’associations soutenues par des bénévoles dévoués et assidus, ceci pour une population de 560 habitants sur 576 Ha.

Le nom des habitants de Rancy seraient les « Rancéens & Rancéennes »

Pont de Chevreuse 1

Le pont de Chevreuse

Passage de la Seille entre Rancy et Huilly sur Seille

Pont de Chevreuse 1

L’insuccès de toutes les tentatives pour le renouvellement des baux d’amodiation des bacs en 1910 avait fait naître parmi les populations intéressées l’idée de construction d’un pont peut-on lire sur certains documents de cette époque. Ainsi les conseillers municipaux des communes de Rancy et Huilly ont pris chacun le 17 juin 1911 une délibération demandant la construction d’un pont sur la seille entre leur territoire respectif, au lieu-dit port de Chevreuse.

Le conseil général de Saône et Loire lors de la séance du 23 août 1911, a de son côté émis un vœu en faveur d’une étude sommaire d’un projet de pont situé entre Loisy et Branges. Les ingénieurs des ponts et chaussées de l’arrondissement de Louhans, se mettent à l’œuvre et rédigent une étude très détaillée qu’ils rendent publique le 31 décembre 1912 et que les sous-préfets envoient aux maires le 20 janvier 1913.

Coût pour un pont avec 1 voie : 130 000 francs et pour 2 voies 160 000 francs de l’époque.

Le bac, qui avait effectivement arrêté ses navettes entre Rancy et Huilly le 1er janvier 1912, resta attaché de nombreux mois au port de Rancy, sans le moindre entretien. A la déclaration de la guerre de 1914, toutes les formalités administratives qui ne touchent pas à la défense nationale sont suspendues et durant la guerre 1914-1918 tous les grands travaux sont mis en sommeil. Il faudra attendre de nombreuses années pour que l’on recommence à parler du pont de Chevreuse sur la Seille et les bacs qui traversent la Seille.

En séance ordinaire le 18 avril 1920, le conseil municipal de Rancy demande urgemment le rétablissement du passage d’eau de Chevreuse. La population subit de graves préjudices économiques. Il vote la construction d’un bac à frais communs avec la commune d’Huilly et sollicite le préfet de bien vouloir faire procéder à l’établissement de plans et devis d’un bac de 9,50 m de long, les ponts en sus. Lors de cette séance les droits de passage sont même définis avec de solides arguments. Ce passage est très important car le bois de chauffage et le bois en grumes des forêts d’Huilly ont un parcours de 30 kilomètres en passant par Cuisery au lieu de 5 par le bac donc il y aurait un gain de temps important.

Les tarifs sont établis en ce printemps 1920, mais reste à mettre en place le passage entre Huilly et Rancy. Quelques années sont encore indispensables, puisque le 22 avril 1925, le passage d’eau est adjugé à Mr Vandroux Félix cultivateur à Rancy. Le conseil municipal de Rancy se félicite de la reprise des relations entre les communes de la rive droite de la Seille, notamment Huilly, Loisy, Simandre et de la rive gauche. Et en raison des avantages nombreux que la commune de Rancy retirera du rétablissement du passage de Chevreuse et pour indemniser, dans une faible mesure Mr Vandroux, des frais assez élevés qu’il a eu pour l’acquisition de matériel neuf, vote en sa faveur pour 1925 une subvention de 1’000 Francs.

Aux débuts des années 1930, de nombreux produits agricoles et artisanaux traversent la Seille. On ne parle plus de nouvelle construction de pont, d’autant plus qu’il faut remplacer les ouvrages en bois qui enjambent la rivière sur les communes de Sermoyer et de Branges. Il faut attendre 1946, pour que resurgisse le projet de nouveau pont. Lors de la réunion des maires du canton de Cuisery, en juin de cette année 1946. Mr Aimé Mathy, maire de Rancy, propose à l’administration des ponts et chaussées, le rachat de la passerelle de Cuisery lorsque le pont en pierre de Cuisery sera reconstruit. Il est aussitôt soutenu par M Léon Monnot, maire d’Huilly. D’autres communes en dehors du canton sont alors sollicitées pour créer un groupe d’entente communal afin, d’une part d’étudier et de déterminer l’emplacement de ce nouveau pont sur la Seille, et d’autre part, de prévoir son financement. Après plusieurs réunions, en juillet 1947, les maires se prononcent finalement, à l’unanimité pour la construction d’un pont en ciment à Chevreuse. Il faudra plusieurs années et de nombreuses réunions pour faire abstraction de tout ce qui divise et se mettre d’accord sur la répartition des charges.

L’adjudication du 27 mars 1950 confie l’exécution des travaux à l’entreprise Bollard. Ces travaux débutent en mai. Le fonçage des piles dans le lit de la seille se fait à l’air comprimé, sans difficulté. Le niveau de la rivière a été baissé au maximum, mettant au chômage les cinq moulins situés en aval de Louhans (Bourchateau, Branges, Loisy, Cuisery et la Truchère).

A l’entrée de l’hiver, il reste à établir sur les poutrelles de ciment armé le coffrage du tablier pour couler celui-ci. Il faudra attendre plusieurs mois de séchage et le durcissement du béton. Au début du mois de mars, les instances supérieures visitent le chantier et fixent le jour de l’inauguration au 27 mai 1951.

L’inauguration à bien lieu le 27 mai 1951. Sous une pluie battante. A 11 heures, dépôt d’une gerbe par le préfet qui était accompagné de toutes les personnalités du canton et des communes voisines. Ensuite repas au restaurant Vandroux près du pont de Chevreuse autour des tables de banquet où doit être servi un menu digne de la fête du jour. Vers 16 h 00 on profite que la pluie s’arrête pour faire démarrer du bourg le défilé de char en direction de la Seille qui est composé de neuf voitures précédées par l’harmonie de Cuisery. S’ensuit le discours du maire et de tous les officiels, du bal et du feu d’artifice.